Olivier de Pierrebourg
Olivier de Pierrebourg, né en 1944, est l'auteur d'un premier livre Le Jeune Homme inachevé paru chez Orban en 1982 et de deux livres chez joca seria.
Chez joca seria
octobre 2007
168 p.,
ISBN 978-2-84809-087-0
17 €.
168 p.,
ISBN 978-2-84809-087-0
17 €.
« Cher ami,
Vous trouverez, ci-joint, une version nouvelle du roman Soulesme qui annule et remplace celle que je vous ai adressée au mois d’octobre.
Ce remords est à l’image des difficultés que j’éprouve depuis le début avec ce texte écrit pour l’essentiel en 2002. La lectrice que je fais intervenir dans les dernières pages avait raison de me pousser à universaliser mon propos. Depuis quatre ans, je me suis efforcé, en y revenant par périodes, de laver ce texte de sa gangue anecdotique. Ça a été un rude travail que ce travail d’écriture (admettant qu’il soit terminé, mais je le crois).
Je vous livre ce texte auquel je tiens beaucoup, qui est une protestation que d’aucuns pourraient trouver juvénile, même infantile – et, tout compte fait, je crois que le deuxième terme est celui qui convient le mieux –, contre le renoncement à l’idéal. J’ai trouvé dans La terre sous ses pieds de Salman Rushdie (du bon usage de la maladie pour lire de gros livres) cette phrase : “Sentez-vous dans ma voix que je suis en colère ? Bon, je lisais un livre sur la colère. On y dit que la colère est la preuve de notre idéalisme. Quelque chose a mal tourné, mais nous, nous savons, dans notre rage, qu’il devait en être autrement. Ça ne devait pas être comme ça”. Pas moyen de dire mieux ce que fut mon intention. »
Lettre à l’éditeur
Vous trouverez, ci-joint, une version nouvelle du roman Soulesme qui annule et remplace celle que je vous ai adressée au mois d’octobre.
Ce remords est à l’image des difficultés que j’éprouve depuis le début avec ce texte écrit pour l’essentiel en 2002. La lectrice que je fais intervenir dans les dernières pages avait raison de me pousser à universaliser mon propos. Depuis quatre ans, je me suis efforcé, en y revenant par périodes, de laver ce texte de sa gangue anecdotique. Ça a été un rude travail que ce travail d’écriture (admettant qu’il soit terminé, mais je le crois).
Je vous livre ce texte auquel je tiens beaucoup, qui est une protestation que d’aucuns pourraient trouver juvénile, même infantile – et, tout compte fait, je crois que le deuxième terme est celui qui convient le mieux –, contre le renoncement à l’idéal. J’ai trouvé dans La terre sous ses pieds de Salman Rushdie (du bon usage de la maladie pour lire de gros livres) cette phrase : “Sentez-vous dans ma voix que je suis en colère ? Bon, je lisais un livre sur la colère. On y dit que la colère est la preuve de notre idéalisme. Quelque chose a mal tourné, mais nous, nous savons, dans notre rage, qu’il devait en être autrement. Ça ne devait pas être comme ça”. Pas moyen de dire mieux ce que fut mon intention. »
Lettre à l’éditeur
Mars 2004
Roman
192 p.
130 x 200 mm
ISBN 2-84809-065-0
16 €
Roman
192 p.
130 x 200 mm
ISBN 2-84809-065-0
16 €
Extrait : « Kérel est l’une des cinq îles de la côte française (davantage si l’on y ajoute Aix plus quelques îlots) qui s’étagent entre les estuaires de la Loire et de la Gironde. Elle n’est ni la plus grande, ni la plus petite, ni la plus proche, ni la plus éloignée, mais elle est précieuse aux yeux de ceux qui en ont foulé le sable et l’asphalte, respiré les odeurs, absorbé les lumières quand ils étaient enfants. Au début des années quatre-vingt, la décision longtemps objet de disputes fut prise de la relier au continent par un pont. Oléron avait eu son pont, puis Noirmoutier. Il semblait que les raisons économiques qui pouvaient prévaloir pour les autres îles manquaient dans le cas de Kérel, mais c’était peine perdue d’espérer et de se battre, il y avait une idée simple à l’œuvre, en réalité une très vieille idée parée des prestiges ambigus du progrès, qui n’était pas en faveur des îles. »
Sur le motif dessine par touches successives un homme et un horizon. Indissociables. Pour le narrateur revoir l’île c’est exhumer l’enfant maladif, malheureux, haineux de son corps, affronter les blessures enfouies qui ont modelé un être d’une extrême fragilité, et découvrir, enfin, la beauté du décor sous les images obsédantes de son enfance. Dans une langue précise, l’auteur ne force ni le trait de la beauté ni l’affectivité. Son sens de la description autant littéraire que picturale s’illustre aussi dans la galerie de portraits qu’il nous offre.
Sur le motif dessine par touches successives un homme et un horizon. Indissociables. Pour le narrateur revoir l’île c’est exhumer l’enfant maladif, malheureux, haineux de son corps, affronter les blessures enfouies qui ont modelé un être d’une extrême fragilité, et découvrir, enfin, la beauté du décor sous les images obsédantes de son enfance. Dans une langue précise, l’auteur ne force ni le trait de la beauté ni l’affectivité. Son sens de la description autant littéraire que picturale s’illustre aussi dans la galerie de portraits qu’il nous offre.