Éditions Joca Seria

Courir à ce qui me brûle

Jean-Pierre Suaudeau

18,50 € + 3 € de port (France)

180 pages · 15 × 20 cm

Exemplaires disponibles · expédition sous 48 h

Courir à ce qui me brûle – Jean-Pierre Suaudeau
Couverture du livre Courir à ce qui me brûle

Présentation

Un livre incandescent, traversé par la mémoire, la perte et le souffle du temps. Jean-Pierre Suaudeau y poursuit une quête intime : ce qui demeure lorsque tout semble s’effacer, la trace vive que le langage parvient encore à retenir.

Chaque fragment brûle d’une intensité discrète : silhouettes, réminiscences, voix revenue du passé. Une écriture sobre, tendue, lumineuse.

Extrait

« Il n’y a pas de retour, seulement des cercles.
Le feu que je poursuis ne me réchauffe pas,
il éclaire ce que je ne veux pas oublier. »

L’auteur

Né à Nantes, Jean-Pierre Suaudeau explore depuis plusieurs années les zones sensibles de la mémoire et du langage. Auteur d’essais et de textes poétiques, il livre ici un de ses ouvrages les plus personnels.

Détails pratiques

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Éditions Joca Seria — des livres à lire, à regarder, à garder.
Stacks Image 11627
août 2025
978-2-84809-395-6

15 x 20 cm
180 pages

18,50 €

Courir à ce qui me brûle
Jean-Pierre Suaudeau
Pétrarque à Vaucluse


Jean-Pierre Suaudeau évoque la figure de Pétrarque, poète humaniste du XIVesiècle, considéré comme l’un des pères de la poésie lyrique moderne. Il revient sur l’histoire passionnée et idéalisée qui lia Pétrarque à Laure, cette muse insaisissable qui hanta son Canzoniere, et tisse un parallèle avec sa relation personnelle à Fontaine-de-Vaucluse. Ce lieu emblématique, où le poète italien trouva refuge et inspiration, devient sous la plume de l’auteur un espace de résonance intime, où l’écho de la poésie de Pétrarque dialogue avec son propre imaginaire.

«J’ai été ce lieu, j’ai été cet homme avant de comprendre que ce qui m’attirait irrésistiblement ici n’était pas seulement la nature provençale et mon désir d’écrire qui aurait pu s’assouvir dans un tout autre environnement. Un arrière-plan, lointain, diffus mais persistant, m’attachait à cette région et je refusais de me l’avouer. J’ai été cette relation entre Laure et Pétrarque. J’ai noué ce lien indéfectible. Irraisonné. Adolescent.» Jean-Pierre Suaudeau.
Jean-Claude Pinson
22 août, 17:32
 
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PARI AUDACIEUX, PARI REUSSI

Faire le portait d’un poète situé « à l’autre bout du temps », en faire revivre la figure alors qu’il est de longue date figé dans le marbre du monument littéraire, voilà qui est un pari audacieux.

Jean-Pierre Suaudeau le relève avec brio, évitant les clichés de la narration biographique oublieuse trop souvent du plus vif de l’existence concrète. Et si son roman est écrit en marge des sonnets du Canzoniere, il se garde bien également de « pétrarquiser », autrement dit de céder aux joliesses idéalisantes auxquelles ont pu s’adonner les imitateurs de Pétrarque. Au contraire, il n’hésite pas quand il le faut à « prosaïser », comme l’y invite la langue « vulgaire » (le toscan) de l’auteur des Rerum Vulgarum Fragmenta.
De Pétrarque, Jean-Pierre Suaudeau parvient à brosser un portrait très incarné, relatant des scènes où l’on voit vivre le poète, scènes aussi bien inventées (« imaginons-le »), parce que, nous dit-il, « convertir le réel en fiction » est la tâche de la littérature. Et il le fait de façon d’autant plus convaincante que le peintre est en mesure de se couler dans le modèle dont il fait le portait. « J’ai été ce lieu, j’ai été cet homme », nous dit en effet Jean-Pierre Suaudeau. Et l’auteur de raconter comment il en est venu à appartenir à un lieu, Fontaine-de-Vaucluse, où Pétrarque venait trouver tranquillité et refuge pour écrire (« Il construira à Vaucluse une éco-poétique, un Walden avant l’heure »). Semblablement, en cette « vallée close », Jean-Pierre Suaudeau a trouvé en ce lieu comme sacré, « au plus près de la présence » un lieu où il peut se livrer à cette forme d’addiction qu’est la passion d’écrire. « Miroir » aussi que les sonnets du Canzoniere, l’auteur y pouvant lire les reflets d’une histoire d’amour, aussi intense qu’à peine esquissée, qu’il a naguère de son côté vécue.
Mais si le livre vaut et tient, au-delà de la figure fascinante de Pétrarque, c’est en raison de la phrase qui s’y déploie. Phrase longue le plus souvent, avançant par vagues successives (on sait l’admiration de l’auteur pour l’écriture de Claude Simon). Exemplaire de ce point de vue est la description-narration, vers la fin du livre, d’un épisode de pluie diluvienne, noyant le jardin qu’a patiemment aménagé Pétrarque. Insistante, sans cesse reprenant sa marche en avant obstinée, la phrase donne à voir le déluge d’une façon quasi hallucinatoire. Et en effet, l’esprit du poète luttant en vain contre l’élément en vient à défaillir : « Sa raison chavirait ».